Mutants

Mutants commence très fort, David Morley signe un démarrage de fou au rythme cardiaque enlevé d'une efficacité digne d'un grand film d'angoisse. Le premier quart d'heure nous tient en haleine malgré la présence d'un personnage mal interprété, celui de la gendarmette qui lit plus ses dialogues qu'elle ne les vit. Celà dit on passe à la trappe ce détail car on est toujours dans ce feu nerveux qui nous expose furieusement l'état d'urgence dans lequel se retrouvent nos personnages principaux.
Puis vient le moment où la peur laisse place à l'assurance lorsque nos protagonistes trouvent un refuge. A ce moment précis le film bascule, il y a certes l'ambiance horrifique qui est toujours présente mais nous nous retrouvons face à un genre qui glisse gentillement vers le drame humain, un peu trop celà dit, ce qui occasionne quelques longueurs. David Morlay, n'est cependant pas un rigolo car il arrive à jouer avec les clichés que le cinéma d'horreur offre souvent. Ici le metteur en scène trompe le spectateur à plusieurs reprises avec des passages qui semblent empruntés la facilité puis vlan... on se fait berner comme le coup du trou dans la porte, des clins d'oeil astucieux et drôles en soit sans que le film bascule dans l'humour. Sinon, en dehors de Francis Renaud qui est l'élément phare du film grace à une interprétation exceptionnelle et Hélène de Fougerolles en guerrière sobre, nous devons dénombrer des acteurs mal choisis comme Dida qui ne sert à rien mais bon ça nous vaut tout de même de jolis coups de machettes.
On peut aussi citer des références qui nous viennent à l'esprit comme La Mouche de Cronenberg ou encore l'un des meilleurs films de David Fincher, lequel semble hanté Mutants surtout dans son dernier acte. En somme, Mutants est un film à petit budget qui pulvérise Frontière(s) qui ne boxe pas du tout dans la même catégorie. Par contre il ne détrône pas des films comme A L'Intérieur ou Haute Tension dans leur genre mais offre un nouveau souffle à ce dernier, à sa manière.
Par contre il faut vraiment que les distributeurs se réveillent car ils crèvent le genre à petit feu, le film n'a qu'une combinaison de 28 salles en France, une honte !!!